GEJ4 Du jeûne et de la joie

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GEJ4 C167

Du jeûne et de la joie

 

1. A ces paroles très naturelles, l'un des trente jeunes Pharisiens remarque : « Enfin, voici pour une fois une parole naturelle dans la bouche de Celui en qui le tout-puissant esprit de Yahvé réside dans toute la plénitude de Sa sagesse, de Son amour, de Sa force et Sa puissance divines ! Je ne jurerais pourtant pas qu'il n'y ait là-derrière un autre sens, spirituel et plus profond. Mais celui qui, à part Lui, saurait le découvrir mériterait un royaume ; Et je ne serai pas le roi !

2. Un compagnon lui répond « C'était déjà bien bête de te faire pareille remarque en pensée, mais plus encore de l'exprimer à haute voix ! Comment Celui-là pourrait-Il dire quoi que ce soit qui n'ait un sens spirituel intérieur et profond ?! Si banals que puissent nous sembler ses propos, ils sont pourtant ceux de l'esprit le plus haut et ne peuvent donc qu'être emplis du sens spirituel le plus profond ! L'éternité ne nous suffirait peut-être pas, à toi et à moi, pour sonder toute la profondeur de cette phrase lancée comme à la légère mais je sens du moins clairement qu'elle peut receler quelque chose d'immense. Aussi, garde-toi à l'avenir de faire des remarques aussi stupides ! »

3. Le premier dit : « Holà, il est vrai que c'était stupide à moi, je l'admets bien volontiers : mais il n'y avait dans mes paroles aucune mauvaise intention ! »

4. Le second dit : « Eh bien, regretterais-tu par hasard de n'y avoir pas entendu malice ?! Toute cette nuit, tu as comme moi entendu, vu et éprouvé la plus haute sagesse, et tu t'avises soudainement de te permettre de gloser aussi platement ?! Vois-tu, c'est précisément parce que nous sommes trop bêtes, bornés et pleins de malice que le Seigneur ne nous a jamais demandé, comme par exemple au noble Mathaël, de raconter un événement merveilleux ! Quelle différence entre Mathaël et nous deux ! Je me faisais déjà l'effet de n'être rien du tout, et tu veux encore gloser en si infiniment noble compagnie ! »

5. Le premier dit : « Tu as bien raison, frère, de me savonner ainsi d'importance ! Je n'ai pas mérité mieux ! Et je vais d'ailleurs me punir moi-même sur-le-champ ! Tu sais que ce repas serait fort à mon goût : eh bien, pas question ! Jusqu'à ce soir, pas une bouchée ne franchira mes lèvres ! Oh, je saurai bien corriger ma langue trop bien pendue ! » Là-dessus, le jeune Pharisien fait demi-tour vers la montagne.

6. Mais son compagnon dit : « Si tu jeûnes, j'en suis coupable avec ma réprimande, aussi t'aiderai-je à jeûner, afin que tu le supportes plus facilement ! Tu as certes fauté, mais tu as aussitôt reconnu ta faute, tu mérites donc le pardon et un juste soutien dans cette bonne œuvre de correction de toi-même. Je jeûnerai donc avec toi ! »

7. Le premier reprend : « Tu ne dois pas faire cela : car il n'est pas bien que l'innocent souffre avec le coupable, comme c'est hélas trop souvent le cas tragique en ce monde »

8. Le second dit : « Je ne le sais que trop ! Mais où voit-on, dis-le-moi, des innocents de ma sorte souffrir de leur plein gré avec un coupable ! »

9. Le premier dit : « Il est certain que de tels cas ne doivent pas être très fréquents, mais cela n'en fait que davantage où les innocents doivent souffrir sans l'avoir voulu avec les coupables. Par exemple, tel empereur, maître d'un immense royaume et fort d'une grande armée, est offensé par le roi moins puissant d'un petit royaume. L'empereur pourrait se contenter de se venger de cette offense sur le seul roi : mais non, il envahit le royaume avec ses armées et le dévaste affreusement ! Il n'épargne ni bêtes ni hommes : tout doit être passé au fil de l'épée, et les villages, les bourgs et les villes sont anéantis par le feu. Combien d'innocents doivent ici souffrir pour un coupable ! Je crois que cet exemple suffira à te convaincre qu'il m'arrive aussi parfois d'avoir raison ! »

10. Tandis que les deux retardataires échangeaient ainsi ces propos, nous arrivâmes aux tables et nous assîmes pour prendre le repas, fort abondant et des mieux préparés. Hormis Moi, nul n'avait remarqué l'absence des deux jeunes Pharisiens, qui d'ailleurs n'étaient bien sûr plus des Pharisiens. Aussi demandai-Je à Marc d'aller sur la montagne et de les ramener au nom du Seigneur pour qu'ils déjeunent avec nous.

11. Marc y alla rapidement et leur fit part de Ma volonté. Les deux se levèrent alors et lui emboîtèrent le pas.

12. Lorsqu'ils furent en bas. Je leur dis à tous deux : « Simon et Gabi, venez vous asseoir à cette table, car le repas terminé, nous verrons tout de même s'il ne faut pas chercher quelque sens spirituel et intérieur à Mon interpellation de la montagne, lorsque Je vous ai invités à descendre pour le repas du matin ! Mais pour l'heure, buvons et mangeons : car, tout comme l'âme qui veut grandir en connaissance et en volonté, le corps a besoin, pour sa survie temporelle, de se nourrir et de se fortifier.

13. Ainsi, mangez et buvez, et laissez le jeûne pour un autre temps ! Aussi longtemps que Je suis avec vous comme le vrai Père de votre esprit et le vrai fiancé de vos âmes, vous ne devez jeûner ni corporellement ni dans votre âme : mais quand le temps aura passé et que Je ne serai plus parmi vous en personne comme à présent, vous aurez de nouveau l'occasion de jeûner de toutes sortes de façons !

14. Jeûner à outrance et sans motif est tout autant une folie et peut même tout aussi bien devenir un péché que se goberger à outrance. Celui qui veut vivre dans une juste ordonnance doit être mesuré en tout : car à la longue, toute démesure ne peut qu'avoir des conséquences néfastes pour le corps, l'âme et l'esprit. A présent, mangez et buvez tout à votre aise, et soyez gais et joyeux !

15. Un cœur gai et joyeux M'est bien plus agréable que celui qui est affligé, triste, plaintif et morose, mécontent de tout, donc sans gratitude et renfermant à coup sûr bien peu d'amour : car c'est dans le cœur joyeux que résident l'amour, l'espérance et une confiante certitude. Lorsqu'un homme affligé pour une raison grave en rencontre un autre gai et enjoué, il s'accorde bientôt à la gaieté de cet autre, son âme commence à se mouvoir plus librement, et la lumière de l'esprit peut éclairer plus facilement l'âme apaisée alors qu'une âme triste se ratatine littéralement et finit par devenir tout à fait obscure et morose.

16. Je pense bien que vous n'entendrez pas par cette gaieté et cet enjouement du cœur des plaisirs dépravés, impurs et immoraux - car vous devez vous gardez de ceux-là - , mais bien cette gaieté et cette joie qui emplissent le cœur d'un couple honnête et sain, ou qu'éprouvent les êtres pieux après une bonne action agréable à Dieu. Avez vous bien compris tout cela ? »

17. Tous répondent affirmativement et se réjouissent dans Ma joie. Là-dessus, tout le monde se servit copieusement des plats, et en vérité, les grands et beaux poissons ne laissaient rien à désirer ! Au vin, il fut également fait honneur comme il convenait.

 

Publié dans JEUNE ET PRIERE

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